Journaliste ou rédacteur web : dans le même bateau ?

Une double peine pèse parfois sur le métier de rédacteur web. D’un côté, il n’est pas rare de le voir confondu avec un journaliste ; comparaison édifiante, mais que le rédacteur se doit de rectifier. Là se cache par ailleurs la deuxième face de la pièce : une hiérarchisation en sa défaveur, préférant le prestige tiré de la profession médiatique. Journaliste ou rédacteur web, ce n’est ni le même travail, ni la même reconnaissance.

Le net et la presse disposent chacun de leurs codes et de leurs méthodes de publication, il est vrai. Mais l’un vaut-il réellement tripette par rapport à son homologue médiatique ? Après tout, ce ne sont pas les mêmes contenus, ni les mêmes techniques de rédaction ou encore la même charge de travail que l’on met en parallèle. 

L’écart peut être d’autant plus confondant que, à l’ère du tout numérique, les journalistes investissent de plus en plus le web. D’une certaine manière, les deux professions commencent à s’interconnecter, autant par la méthode que par les procédés. Pour autant, il y a certaines choses que l’on ne change pas, et ce ne sont pas que les ficelles du métier…

Question de contenus

Il faut avant tout comprendre que le journaliste ou le rédacteur web ne sont pas astreints aux mêmes contraintes éditoriales. Il ne s’agit pas uniquement d’une différence matérielle : après tout, chaque chaîne de télévision, chaque magazine possède aujourd’hui son propre site internet. La différence réside essentiellement dans la nature des contenus produits : des articles, d’accord, mais le terme revêt plusieurs significations !

Souplesse d'exercice

C'est qui, le patron ?

Dans les faits, un journaliste rend des comptes à son rédacteur en chef : il travaille pour un média possédant une ligne éditoriale et, parfois, politique. Couvrir l’actualité de son domaine de compétence, qu’elle soit chaude ou froide, fait partie de ses missions les plus récurrentes. Il possède pour cela un délai donné pour produire un article sur lequel il mène un travail de fond, des investigations.

Le rédacteur web, quant à lui, possède souvent le statut de freelance. Il peut travailler en agence, même en tant qu’indépendant. Mais qu’il ait un référent ou non, le rédacteur web n’est pas soumis à l’impératif de son média. Ses clients sont en fait des entreprises, il leur fournit des contenus conformes à une stratégie éditoriale préalablement définie en concertation avec elles. 

L’information capitale

Dans les deux cas, il s’agit de délivrer une information à un public cible. Si le rédacteur peut se contenter de recouper des renseignements glanés sur des textes déjà existants, le journaliste doit souvent se déplacer sur le terrain et mener une enquête plus approfondie pour en extirper l’exclusivité. En cela, la rédaction web s’avère plus libre que le journalisme, pour qui la justesse de l’information est d’autant plus importante à délivrer qu’il doit la fournir rapidement.

Plus simplement, tandis que le journaliste est investi d’une mission médiatique, le rédacteur web fait du marketing. La présence en ligne d’une entreprise constitue à l’ère du tout numérique un levier indispensable à l’élargissement de sa clientèle. Tandis qu’un journaliste informe et, éventuellement, sensibilise, un rédacteur booste la notoriété de ses clients.

Des règles trop strictes ?

Deux cadres éditoriaux, deux objectifs relativement différents amènent à un autre point de divergence. Certaines conventions ont beau exister dans l’écriture journalistique, un article de presse peut rencontrer le succès avec une bonne largesse lexicale. Le texte d’un rédacteur web dispose quant à lui d’un relecteur intransigeant en plus d’être systématique : Google.

Le SEOviez-vous ?

Tout réside dans le référencement naturel. Un média imprimé, pour sa diffusion, table sur l’exclusivité de son contenu aussi bien que sur sa distribution effective en kiosques. Une page de site Internet ne peut profiter d’une bonne visibilité qu’à condition de respecter suffisamment de critères SEO pour profiter d’un bon positionnement dans les SERP. 

Les contenus du rédacteur web portent, entre autres, une attention particulière à des mots-clés définis selon une stratégie éditoriale bien définie. Entourés d’un champ lexical large, suffisamment répétés dans les titres et sous-titres, le rédacteur web travaille en grande partie autour d’eux. Son texte doit également contenir des hyperliens pertinents, éviter les fautes d’orthographe, illustrer d’images au bon format…

Stratégies d’écriture

Plus généralement, tandis qu’un rédacteur participe à la stratégie d’une entreprise, le journaliste alimente la ligne éditoriale de son média. Ce dernier peut, du jour au lendemain, publier deux voire trois articles sur tout autant de sujets différents, tout en gardant une certaine cohérence de ton. La quantité de contenus et la légitimité d’un site font partie intégrante de leur référencement : ses rédacteurs multiplient donc les contenus sur des sujets similaires, positionnés sur les mots-clés choisis.

Différences d’apparence légères mais significatives, elles conditionnent des tâches et une approche de l’écriture très différentes de la part des deux professions. À l’échelle des fiches-métiers, tout du moins… L’évolution conjointe de la presse et d’Internet entraînent en effet de plus en plus l’un et l’autre à marcher sur leurs plates-bandes. 

Points de convergence

Le journaliste investit de plus en plus le web

Médias "on line"

En fait, c’était même inévitable. À une époque où la moindre entreprise, où tous les artistes disposent de leur site internet et leur compte sur les réseaux sociaux… Les médias traditionnels allaient forcément devoir se mettre à la page ! Google Actualités fait par ailleurs figure de feed à part en termes de référencement naturel.

Et pourtant… Ces contenus n’en restent pas moins référencés dans les SERP ! Le référencement et l’optimisation deviennent devient donc essentiels à la bonne visibilité d’un article et, par conséquent, à la popularité du journaliste et la prospérité de son média. Si certains textes partagent une place dans les versions print et web d’un journal, les exclusivités de l’une et l’autre participent beaucoup de sa qualité et de la pluralité de l’information donnée. Pour les contenus strictement web, c’était inévitable !

Le journaliste web

Ainsi la profession “journaliste web” est-elle apparue dans les petites annonces. Un contenu destiné à la publication en ligne, c’est une chose : les journalistes “conventionnels” n’en maîtrisent pas forcément les codes. Même pour un média bien implanté, une présence régulière et efficace sur le web est indispensable. Il lui faut une stratégie et une charte éditoriales spécifiques, auxquelles familiariser toute une équipe selon des normes tout aussi spécifiques.

L’épithète “web” accolé à la mission de journalisme peut paraître péjoratif, il n’existe pourtant pas de hiérarchie professionnelle entre les deux postes. Le SEO, après tout, s’applique aussi bien aux pages web qu’aux critiques ou aux enquêtes ! Tout dépend de la mise en forme de l’information.

Le rédacteur web fait son journaliste

Il n’y a pas que du faux sur le net !

Justement. À l’inverse, sur le web, les textes reflètent souvent leur côté marketing en faisant appel à la sensibilité de leur lecteur. Les contraintes SEO ont beau peser sur la grammaire et la syntaxe des contenus, le format n’en demeure pas moins libre. Et quoi de mieux pour satisfaire son audience qu’un petit reportage, ou une interview en bonne et due forme ?

Les algorithmes de Google accordent beaucoup d’attention à la fiabilité des sites web. La qualité du netlinking et les contenus dupliqués figurent parmi les critères essentiels du référencement naturel. Les rédacteurs web s’en voient incidemment contraints de garantir la véracité de leur information. Et donc d’aller sur le terrain, de mener des investigations et, pourquoi pas, d’interroger des spécialistes. De quoi dégourdir quelque peu les jambes des télétravailleurs !

De la graine de journalistes

Fort heureusement, les directeurs d’entreprises, les salons professionnels et même les particuliers les accueillent généralement sans difficultés. Pour certains, cela vient peut-être de cette confusion que nous nous efforçons de dissiper. Pour autant, la carte de presse n’est pas hors de portée des rédacteurs web, tant que les contenus publiés peuvent en apporter la preuve… Quand on vous disait qu’il n’y avait pas de hiérarchie !

Chez Pango en tout cas, nous avons pu nous en assurer à l’issue de l’édition 2022 du salon Viva Technology. Parcouru, en notre qualité de rédacteurs web, équipés d’un magnifique pass Média. Performance que nous réitérerons la semaine prochaine aux salons Solutions. Comme quoi, journaliste ou rédacteur web, aucun ne dispose du monopole de la fiabilité de l’information !

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