Pro tips pour se débarrasser de ses Analy-tics

Une véritable bombe dans le monde du SEO : la CNIL interdit Google Analytics en France. Annonce choc à la mesure de son nombre d’utilisateurs dans l’Hexagone et même en Europe : pour mesurer l’audience de son site web et adapter ses stratégies, encore aujourd’hui l’outil estampillé Google fait figure d’autorité. Seul problème : pour des raisons d’anonymat, la CNIL refuse le transfert des données d’Analytics aux États-Unis. Or ses récentes mises en demeure de gestionnaires de sites web semblent indiquer quelques manquements à cette règle. De quoi resserrer l’étau…

Par conséquent, pour les gestionnaires et professionnels du SEO débutants, de là à céder à la panique il n’y a qu’un pas. Privés d’Analytics, c’est d’un grand nombre de fonctionnalités que nous voilà amputés. Relativisons : la CNIL ne laisse pas la profession sans ressources, car à tout problème existe sa solution. Bien que moins exhaustives qu’Analytics, les alternatives à notre disposition ont de quoi combler les vides que risque de laisser la décision de la Commission.

Conformer Google Analytics au RGPD

En soi, le principe de Google Analytics n’a rien d’illégal, et sa mise en demeure par la CNIL ne repose pas sur la simple collecte des données personnelles des utilisateurs. La sanction se base en fait sur la non-conformité des mesures d’audience par rapport aux normes RGPD.

Le Règlement général sur la protection des données, émis par le Parlement Européen en 2016, “encadre le traitement des données personnelles sur le territoire de l’Union européenne” selon les termes de la CNIL. Son respect est d’autant plus important que l’ensemble des citoyens et des structures de 28 rentrent dans son giron.

Il s’avère que la CNIL estime que les données personnelles des citoyens européens ne sont pas assez protégées aux États-Unis. Pourtant, il est tout à fait possible de paramétrer Google Analytics en conformité avec le RGPD, grâce à une série d’actions à mettre en place sur son site web. Passons-les dès maintenant en revue.

Supprimer les cookies

De vrais petits gâteaux empoisonnés du point de vue des organismes de sécurité informatique que ces témoins de connexion traçant la navigation des internautes à des fins publicitaires ou statistiques. Les organisations de protection de la vie privée mènent une véritable guerre contre eux : un rapport de NOYB daté du décembre 2021 considère en effet qu’ils permettent d’identifier une personne physique.

Google Analytics dispose heureusement d’une fonctionnalité permettant à son site internet de fonctionner sans cookies grâce à la commande suivante :

  • | client_storage: ‘none’
  • | client_id: buildUserId()
à fond

générer un user ID anonyme

Les cookies devenant problématiques pour la conformité RGPD, il convient de trouver un moyen d’attribuer un ID à chaque utilisateur et le relier aux requêtes d’un même navigateur sans pour autant être en mesure de l’identifier. La solution consiste en un identifiant temporaire pour chaque session d’un même utilisateur, permettant de reconnaître plusieurs pages visitées grâce à un même navigateur, de manière anonyme.

Cet userId temporaire se voit généré en remplacement des cookies, par identification du navigateur de l’utilisateur et des langues configurées dessus sur une tranche horaire arrondie à 3 heures, toutes ces données hachées par processus cryptographique. L’identifiant ainsi créé sera communiqué à Analytics pour produire des statistiques basiques mais parfaitement anonymisées.

Activer la fonction AnonymizeIP

Une fois ces actions effectuées ne reste que l’adresse IP de l’utilisateur, qui sera transmise à Google. Le RGPD la considérant comme une donnée personnelle, son partage rentre dans les motifs de sanctions de la CNIL, il convient donc également de l’anonymiser.

Google dispose justement d’un paramétrage le permettant, au moyen de la commande :

  • | ‘anonymize_ip’: true

Une fois les trois commandes ci-dessus rentrées dans la section <head> du code HTML d’une page web, Google Analytics peut être utilisé en toute conformité avec les directives européennes de protection des données.

Quelques précautions supplémentaires

Veillez en plus de ces manipulations, à accepter les clauses contractuelles types de protection des données directement depuis Google Analytics et à ne transférer aucune donnée personnelle dans le service pour un paramétrage optimal.

Quelles alternatives à Google Analytics ?

outils d'analyse

Reprogrammer Google Analytics est-il trop complexe ? La décision de la CNIL est irrévocable, est-il temps d’arrêter de s’en servir ?

Pas de panique, si plus de 80 % du marché mondial l’utilise, il y a bien d’autres outils pour occuper les 20 % restants ! De ce point de vue, la mise en demeure d’Analytics en France s’est avérée l’occasion pour les professionnels du SEO de remettre quelques alternatives au goût du jour, dont voici une sélection.

La solution open-source

Choisir un logiciel en open-source présente un avantage non négligeable pour un gestionnaire web. En l’absence de fonctionnalités intégrées à l’offre de base, un certain nombre de plugins développés par une communauté d’utilisateurs plus ou moins active permettent d’adapter le logiciel à ses besoins et d’en faire un usage personnalisé. En termes de mesure d’audience, il existe peu de logiciels en open-source, mais on y compte parmi les alternatives à Google Analytics les plus utilisées.

  • La CNIL recommande notamment l’utilisation de Matomo, logiciel gratuit laissant l’utilisateur maître de ses données, auxquelles il a librement accès. En plus d’un grand nombre de fonctionnalités préexistantes dans l’offre de base – entre heatmapping, analyse des sessions utilisateur, A/B testing et connexion aux search consoles de Google, Bing et Yahoo –, Matomo possède une communauté d’utilisateurs assez vaste ayant développé de nombreuses extensions et plug-ins. Un simple paramétrage du tag JavaScript est nécessaire pour rendre le logiciel conforme aux normes RGPD, Matomo est donc une alternative relativement simple à mettre en place.

  • Open Web Analytics représente la deuxième solution open-source la plus fiable, accessible gratuitement et permettant une exploitation de données sans limites. Un logiciel idéal pour les opérateurs de sites commerciaux, mais auquel on reproche des performances largement inférieures à Matomo et un développement et des mises à jour très irréguliers. 

La solution française

Les logiciels développés en France, et même plus largement en Europe, présentent la particularité d’être au plus près des normes RGPD, puisqu’elles se calquent forcément dessus. L’outil Analytics Suite d’AT Internet se démarque tout particulièrement à cet égard : la société, fondée il y a 25 ans et collaborant notamment avec AXA et Le Bon Coin, garantit un traitement des données en Europe, à des fins strictement non-commerciales, de manière écologique et en stricte conformité avec le RGPD.

Analytics Suite fait d’ailleurs partie, avec Matomo, des rares outils autorisés par la CNIL à pouvoir être exemptés d’une demande de consentement des utilisateurs quant à l’utilisation des cookies, selon un certain protocole de conformité bien évidemment. L’application collecte et stocke en effet les données selon des méthodes de minimisation strictes : elle se contente du strict nécessaire, sur des durées très courtes.

Avec une attention toute particulière portée sur l’expérience utilisateur, les performances commerciales et le SEO, Analytics Suite représente une solution idéale pour les sites institutionnels, marchands et médiatiques.

La solution simplifiée

Paradoxalement, un défaut que l’on reproche souvent à Google Analytics est son très grand nombre de fonctionnalités, devant lesquelles un non-initié peut facilement perdre le nord. Pour pallier ce problème, certains outils analytiques misent sur la simplicité et l’accessibilité, en se concentrant sur les fonctionnalités les plus importantes. 

  • Développé au Canada, Fathom Analytics traite les données de ses clients via des serveurs allemands, l’outil respecte donc les normes RGPD. À l’instar d’Analytics Suite, le logiciel est payant, mais se targue d’une vitesse de traitement supérieure à Google Analytics, et de délivrer une analyse exhaustive, anonyme et sécurisée des données utilisateurs. Vous pouvez même tester une démo gratuite de 7 jours avant de vous décider à sauter le pas !

  • Mixpanel, outil américain possédant un serveur aux Pays-Bas pour les utilisateurs européens, met l’accent sur l’analyse des interactions des internautes avec votre site web. Si son interface peut parfois rappeler Google Analytics, ses fonctionnalités sont moins exhaustives, et donc plus faciles à appréhender. Un outil simple dans la précision, permettant de produire des rapports complets et assez esthétiques. Sa version gratuite quant à elle n’est pas limitée dans le temps, elle limitera simplement la quantité de données analysées.

Conclusion

Google Analytics a beau demeurer l’outil le plus complet sur le traitement des données, inutile de s’inquiéter des restrictions qui le menacent en France. Tout au plus, les professionnels du SEO habitués à l’outil verront leurs habitudes quelque peu chamboulées. Et si ces nouvelles directives s’avéraient une opportunité de découvrir de nouvelles méthodes, d’exploiter au mieux des logiciels auxquels on n’aurait pas pensé à se servir en temps normal ? Après tout, le domaine de la rédaction web n’en serait pas à ses premiers bouleversements !

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